Le diplomate Jean-Baptiste Chauvin aurait aimé partir plus vite. Ce mercredi après-midi, sur l’estrade édifiée à la hâte dans le hameau isolé de San Isidro, dans le sud de la Colombie, l’émissaire de François Hollande a dû écouter l’hymne national local, suivi de celui des guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) puis un premier discours, avant d’enfin apercevoir le journaliste français Roméo Langlois, libre.
Le reporter de France 24, capturé le 28 avril au cours d’une attaque de la guérilla contre la patrouille militaire qu’il accompagnait, se frayait un chemin dans la petite foule de paysans. Le matin même, la commission humanitaire menée par le diplomate, la Croix-Rouge et l’ex-sénatrice colombienne de gauche Piedad Cordoba, avaient quitté la ville de Florencia, à 7 heures de route et de pistes boueuses de là, pour le retrouver.
«J'aimerais qu'on rentre assez vite», souffle Jean-Baptiste Chauvin dès qu'il peut serrer la main du reporter. «Le temps est instable et avec cette piste…» La suspension des opérations militaires, pactée avec le gouvernement, prend fin le lendemain à l'aube. Mais la chaîne vénézuélienne Telesur, qui retransmet la petite cérémonie, a déjà happé Roméo Langlois pour de premières déclarations.
Bien traité
Détendu, en apparente bonne forme malgré une blessure à l'avant-bras, le reporter assure avoir été traité «plutôt comme un invité» au cours de sa captivité. «Je n'ai jamais été attaché», a-t-il insisté, d