Les événements de Houla n'ont pas été qu'un épouvantable massacre où l'on a tué vendredi et samedi derniers une cinquantaine d'enfants. Ils ont une portée autrement tragique s'il se confirme, ce que tout semble indiquer, que ce sont bien les habitants de plusieurs villages alaouites qui sont allés assassiner ceux de cette petite ville sunnite, en particulier les femmes et les enfants de déserteurs ou de soldats ayant rejoint les rangs de la rébellion. Un tel massacre n'a pu se faire sans la complicité de l'armée syrienne, qui, semble-t-il, a laissé passer les exécuteurs. D'où ce cri d'alarme lancé vendredi par le chef de la diplomatie britannique, William Hague : «Le secrétaire général [de l'ONU] et moi-même, et aussi l'opposition en Syrie, pensons que [le pays] est au bord d'une situation catastrophique, […] au bord d'une guerre civile totale et de l'effondrement en affrontements confessionnels.» Mais le massacre est aussi un tournant dans la mesure où il a fait prendre conscience à la communauté internationale des risques du conflit syrien pour ce pays et pour toute la région.
La Syrie est-elle au bord d’une guerre civile totale ?
Même la Russie a déclaré voir des éléments «précurseurs» d'une guerre civile et l'ONU a mis en garde contre un «conflit total», qui représenterait un «grave danger» pour la région. Jusqu'à présent, les affrontements interconfessionnels ont été très limités. C'est pourquoi le massacre de Houla est