Menu
Libération
TRIBUNE

Grèce : inversion d’un pervers dilemme

Article réservé aux abonnés
par Makis Malafékas, Ecrivain
publié le 4 juin 2012 à 19h36

Rien de plus simple que d’avancer à coups de réponses tranchées à des dilemmes. Simple et pervers. Surtout lorsque ceux-ci sont formulés de manière élémentaire, en termes de chantage.

Acheter sa carte Orange pour ce mois ou bien prévoir la consommation de dix jambon beurre pour les repas de midi ? Accepter pour la troisième semaine consécutive des heures supplémentaires abusives ainsi que le comportement autoritaire de son employeur, ou bien se mettre à la recherche d’un autre emploi ? (Et pourquoi pas changer carrément de secteur professionnel tant qu’on y est ! Ce ne sont pas les opportunités qui manquent).

Lorsque ceci s’applique à des sociétés et à des peuples entiers, ça devient autrement plus amusant ! Voulez-vous toucher votre retraite le mois prochain ou bien que vos petits-enfants soient fournis en manuels scolaires ? Faites votre choix ! Voulez-vous des sous en euros tout en bradant votre patrimoine national, ou bien en drachmes tout en faisant connaissance avec la misère des pays du tiers-monde ? (M. Cohn-Bendit ajouterait volontiers une charmante dictature militaire à ce panorama sensationnel).

Ainsi, le ministre socialiste des Affaires étrangères fraîchement nommé, M. Laurent Fabius, décida d'adhérer pleinement à la rhétorique politique de son prédécesseur de droite. A une différence près : le style. «Les Grecs» ont été promus en «nos amis grecs» et, de la bouche officielle du chef de la diplomatie française (visiblement repenti pour son «non» hér