«Bienvenue au pays de la Bible ! Ici était installée la tribu de Benjamin, à côté vous voyez la route 60, c'est une route antique qu'ont traversée les patriarches Abraham, Isaac et Jacob.» Un fichu coloré cachant ses cheveux, le regard clair et parlant un français impeccable, Liora accueille avec enthousiasme les visiteurs venus déguster les vins produits «comme le faisaient nos ancêtres», insiste-t-elle, par les colonies de la région. A quelques kilomètres au nord de Jérusalem et à une encablure de Ramallah, en amont de la cave de démonstration, est juché l'avant-poste de Migron, une colonie construite sans l'aval des autorités israéliennes.
La Cour suprême, saisie par des associations de droits de l'homme israéliennes au nom des propriétaires palestiniens des terrains, a exigé son démantèlement, de même que celui d'un autre avant-poste de la région, Oulpana. La décision finale de la Cour prend effet le 1er juillet pour Oulpana et le 1er août pour Migron. Mais l'application de cette décision de justice a déclenché une crise qui secoue le monde politique israélien depuis plusieurs semaines et enfle à mesure que s'approchent les dates fixées.
Le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, sous pression d’une portion croissante des membres de son parti, le Likoud, en faveur des colonies et des petits partis de colons, a freiné dans un premier temps l’application du jugement de la Cour. La destruction des cinq bâtiments résidentiels d’Oulpana, o