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Libération
Interview

«Ils veulent me neutraliser avant les élections»

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Questions à Anwar Ibrahim Chef de l’opposition en Malaisie
publié le 5 juin 2012 à 22h06

Anwar Ibrahim, a été inculpé le 21 mai de participation à une manifestation illégale et d’incitation au désordre après la manifestation qui a rassemblé, fin avril, au moins 50 000 personnes à Kuala Lumpur pour demander une refonte du système électoral. Cette inculpation intervient alors que des élections nationales se profilent pour septembre. Agé de 65 ans, Anwar Ibrahim a déjà été blanchi à deux reprises par la justice d’accusations de sodomie (illégale en Malaisie).

Comment réagissez-vous à ces nouvelles inculpations ?

Les dirigeants de l’Umno (le parti au pouvoir) veulent utiliser la loi pour m’empêcher de faire campagne. Il y avait 200 000 manifestants et je n’étais même pas l’organisateur, mais ils m’ont inculpé. Ils veulent me neutraliser parce que les élections sont proches et qu’ils en craignent le résultat.

Est-il possible que cette procédure contre vous ne soit pas l’œuvre du Premier ministre, mais simplement d’autres leaders de l’Umno de la police ?

La police n'oserait jamais toucher au leader de l'opposition sans la bénédiction du Premier ministre Najib Razak. Les attaques contre les manifestants ont aussi été lancées avec la bénédiction de Najib. Le groupe violent qui les a attaqués est organisé et financé par le parti Umno et il bénéficie du soutien des médias nationaux [sous contrôle du gouvernement en Malaisie, ndlr]. Najib harcèle les hommes politiques d'opposition. Ce sont des tactiques de régime autoritaire. Nous avo