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Libération
Récit

La Syrie dans l’engrenage de la haine

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Le massacre qui a fait plus de 55 victimes à Al-Khoubayr aurait été perpétré, comme à Houla, par des villageois voisins alaouites, incités par les services de sécurité du régime.
Vidéo postée sur YouTube d'une victime présumée des massacres. (AFP)
publié le 7 juin 2012 à 22h27
(mis à jour le 8 juin 2012 à 16h20)

Le scénario est toujours le même : l’armée encercle, puis bombarde la ville ou le village considéré comme rebelle. Et les tueurs, les voyous, ou simplement les habitants des localités alaouites voisines passent à l’attaque. Avec un seul objectif : massacrer, assassiner les femmes et les enfants, de préférence à l’arme blanche, puis piller et brûler les maisons. Ce scénario s’est réalisé à Houla, dans le centre du pays, le 25 mai, où au moins 108 personnes, dont 49 enfants et 34 femmes, furent massacrées ; à Karm al-Zeitoun, près de Homs, les 10 et 11 mars, où plus de 50 habitants ont trouvé la mort ; à Homs, où l’on ignore combien de familles furent massacrées quand l’armée a repris cette grande ville, fin février, après des semaines de bombardements qui avaient déjà fait des centaines de victimes.

Mercredi, une tuerie semblable aux précédentes s'est encore produite à Mazraat al-Khoubayr, une localité proche de la frontière libanaise. Selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, on compterait cette fois au moins 55 personnes assassinées, parmi lesquelles figureraient 18 femmes et enfants. Le bilan de l'ONG américaine Avaast, proche de l'opposition, est plus lourd encore : 60 tués, dont 27 enfants et 15 femmes. «Les premiers rapports indiquent que l'armée a d'abord bombardé le village pendant trente minutes avant que les miliciens y pénètrent pour tirer sur les habitants et les poignarder. Plus de 35 corps ont été découverts