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Analyse

Afghanistan : Paris est mis en garde

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L’attentat qui a coûté la vie à quatre soldats français sonne un retrait sous le feu des insurgés.
Rapatriement des corps des quatre soldats ayant trouvé la mort en Afghanistan, le 10 juin 2012. (Photo Handout. Reuters)
publié le 10 juin 2012 à 21h36

C'est un sanglant avertissement que les talibans ont adressé à François Hollande samedi, à la veille du premier tour du scrutin législatif français, pour lui rappeler qu'il n'était pas le seul maître du retrait des forces tricolores d'Afghanistan. Avertir, aussi, que la France, même sans «troupes combattantes» déployées sur place, serait toujours traitée comme une puissance ennemie dès lors qu'elle continue à encadrer la formation de l'ANA, la nouvelle armée afghane. La mise en garde a coûté la vie à quatre soldats, plus leur interprète afghan. Il a fait également cinq blessés, dont trois grièvement. L'attentat-suicide s'est produit dans un village proche de leur base de Nijrab, dans la province de Kapisa. Il est le fait d'un insurgé qui, déguisé en femme, portait une ceinture d'explosifs sous son tchadri (le voile afghan qui dissimule complètement le corps et le visage).

«Illégitime». Cette nouvelle attaque est l'une des plus meurtrières pour les forces françaises ces derniers mois. Elle fait suite aux cinq morts dans une fusillade le 20 janvier et à un attentat-suicide similaire qui avait tué cinq soldats le 13 juillet 2011. En annonçant dès son élection qu'il respecterait sa promesse de campagne, à savoir le retrait de toutes les «troupes combattantes» françaises d'ici à fin 2012, François Hollande espérait probablement que les talibans prendraient en compte ce départ anticipé, qui sonne comme un aveu de défaite, et que le bataillon français serai