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Libération

Une avocate de la CPI otage des enjeux libyens

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Tension . La juriste australienne a été arrêtée après avoir rencontré un fils de Kadhafi en prison.
publié le 10 juin 2012 à 19h56

Il peut être dangereux de rendre visite au prisonnier Saïf al-Islam, fils et ex-dauphin désigné de Muammar al-Kadhafi. Une avocate australienne membre d'une délégation de la Cour pénale internationale (CPI), Melinda Taylor, en a fait l'expérience jeudi alors qu'elle venait de le rencontrer à Zenten, la ville de l'ouest libyen où il est détenu. Accusée de lui avoir transmis des documents «dangereux pour la sécurité de la Libye», elle a été arrêtée avec son interprète libanaise.

Deux autres membres de la délégation auraient choisi de rester avec elles. Tous étaient encore détenus hier soir. «Ces quatre fonctionnaires internationaux bénéficient de l'immunité diplomatique lorsqu'ils sont en mission officielle pour le compte de la CPI. J'appelle les autorités libyennes à prendre sur le champ toutes les mesures nécessaires pour garantir leur sécurité et pour les remettre en liberté», a réagi le juge Sang-hyun Song, président de la CPI. L'Australie a également demandé la libération immédiate de Melinda Taylor.

«Piégé». Visiblement peu soucieux d'être à l'origine d'un incident diplomatique, Abdel Hamid Abou Derballa, président du conseil militaire de Zenten, assure que l'affaire est «grave». «Cette délégation effectuait une visite officielle. Nous leur avons donné l'autorisation de rencontrer Saïf et ils se permettent de lui donner des documents interdits. Nous avons des preuves. Nous sommes prêts à travailler avec la CPI, mais cette aff