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grand angle

A Gaza, le centre culturel français pousse les murs

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Exposition, concerts… Dans un territoire soumis au Hamas et au blocus israélien, l’institution française, unique en son genre, est devenue un havre rare. Qui s’agrandit.
publié le 11 juin 2012 à 22h36

Dans le quartier chic de Gaza City, s’ouvre la Sharl Degoul Street. Il faut quelques instants pour comprendre que cette transcription inattendue rend hommage à l’homme qui libéra la France… Dans cette rue, face à l’ancien palais présidentiel de Yasser Arafat, une vingtaine d’ouvriers coulent du béton : le chantier du nouveau centre culturel français (CCF) avance à toute allure en dépit des coupures d’électricité et de la pénurie d’essence. Le précédent était devenu trop petit pour accueillir les activités culturelles qu’entend y développer la France.

Dans un territoire pris en étau entre le blocus israélien et le régime du Hamas, le projet réussit la prouesse d'avoir rallié l'accord des deux ennemis. La France est le seul pays au monde à avoir un centre culturel à Gaza, et son directeur, Jean Mathiot, est le seul étranger vivant sur place avec un statut diplomatique. «Mais le centre n'est pas une représentation diplomatique», précise tout de suite le consul de France à Jérusalem, puisque Paris n'a pas de contact avec le Hamas. C'est au prix de telles contorsions que le CCF réussit à se maintenir depuis son ouverture en 1982, et à s'agrandir à présent.

En 2006, l'Autorité palestinienne a donné à la France un terrain de 2 000 m2 en plein cœur de la ville pour y construire son nouveau centre culturel, à quelques centaines de mètres de l'ancien. Un ultime geste en souvenir de l'amitié qui liait Jacques Chirac et Yasser Arafat. Mais en 2007, le Hamas prend le co