Des soldats syriens ont torturé et exécuté sommairement des enfants, et se sont servis de certains d'entre eux âgés d'à peine huit ans comme des «boucliers humains» au cours de leurs opérations contre les rebelles, a accusé un rapport de l'ONU publié mardi.
Les Nations unies y dénoncent le gouvernement syrien comme l'un des pires sur sa liste annuelle «de la honte» où figurent les protagonistes des pays en conflit où les enfants sont tués, torturés et forcés à combattre.
«J'ai rarement vu autant de brutalités contre les enfants qu'en Syrie, où les filles et les garçons sont emprisonnés, torturés, exécutés et utilisés comme boucliers humains», a déclaré Radhika Coomaraswamy, représentante spéciale de l'ONU pour les enfants dans les conflits armés, avant la sortie du rapport.
Le rapport sur «les enfants dans les conflits armés» cite à l'appui les circonstances d'une opération de quatre jours déclenchée le 9 mars par les forces loyalistes - armée, services de renseignement et milice Shabiha - contre le village d'Ayn l'Arouz (province d'Idlib - nord-ouest). Les troupes gouvernementales ont raflé des dizaines de garçons âgés de huit à 13 ans avant d'attaquer le village, selon le rapport.
Ces enfants ont été ensuite «utilisés par des soldats et des miliciens comme boucliers humains, placés devant les vitres des autocars transportant les militaires pour pénétrer dans le village lors de l'assaut». Parmi les 11 morts du premier jour de combats