N’essayez pas de savoir quelle vision François Hollande se fait de l’Europe. Qu’il la souhaite fédérale, penche aujourd’hui pour l’Europe des nations ou imagine un équilibre à mi-chemin de ces deux perspectives, ni lui ni ses proches n’en diront rien qui les fasse sortir de l’ambiguïté.
Soucieux de ne pas braquer sur des mots et de ne surtout pas rallumer la guerre du «oui» et du «non» au projet de traité constitutionnel, ce président se veut avant tout europragmatique. Il veut tout à la fois trouver au plus vite un compromis avec Angela Merkel sur des mesures de relance des économies européennes, tourner la page des crises à répétition qui secoue l'Union en assurant les conditions de sa stabilité, faire qu'elle marche mieux mais sans devoir en passer par d'interminables chantiers de réformes institutionnelles et peut-être est-il en train d'y arriver.
Il n’y a que l’esquisse d’un scénario que pourrait bientôt compromettre une tempête sur Chypre ou le résultat des élections grecques. Rien n’est encore vissé mais, l’un dans l’autre, le ciel se dégage sur l’Europe. Sa solidarité assurera maintenant 100 milliards d’euros au gouvernement espagnol pour sauver ses banques et éviter que leur faillite ne contamine l’Italie avant d’ébranler toute l’Union. Non seulement cette hypothèque est levée mais le Président et la chancelière ne sont plus loin d’un donnant-donnant porteur d’avenir.
Dès le Conseil européen de la fin du mois, François Hollande obtiendrait satisfactio