La contestation anti-Poutine aurait-elle retrouvé sa fougue au lendemain de l'adoption par le Parlement d'une loi encadrant sévèrement les manifestations (lire Libération du 7 juin) ? A peine 10 000 le 13 mai, ils étaient, soleil aidant, plusieurs dizaines de milliers à déferler hier dans les rues de Moscou pour cette «Marche des millions». La police, qui avait déployé 12 000 hommes, n'en a vu que 18 000 et la mairie n'en avait autorisé que 50 000.
Sur l’asphalte brûlant, entre la place Pouchkine et l’avenue Sakharov, tous les courants politiques étaient représentés. Drapeaux du Parti communiste, de Iabloko, de Russie juste, mais aussi ceux des anarchistes ou des néobolcheviques… Des mouvements privés de leurs leaders, convoqués, comme par hasard, par la police le jour même pour répondre à un comité d’enquête chargé de l’investigation sur les heurts lors de la manifestation du 6 mai.
Défi. Avec l'absence du blogueur anticorruption Alexeï Navalny ou du leader du mouvement Solidarité, Ilia Iachine, la vedette est revenue pendant le meeting final, sur l'avenue Sakharov, à Boris Nemtsov, du mouvement libéral Parnas, et à Sergueï Oudaltsov, leader du Front de gauche qui avait choisi, lui, de ne pas se rendre à la convocation du comité d'enquête. Oudaltsov a fait sensation en appelant à mener des actions de protestation sans relâche. «Je pro