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Analyse

Les salafistes tissent leur toile dans une Tunisie affaiblie

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La Tunisie après Ben Alidossier
Après les violences de dimanche soir, les autorités ont décrété un couvre-feu hier. Les fauteurs de troubles seront jugés selon une loi d’exception.
publié le 12 juin 2012 à 21h56
(mis à jour le 13 juin 2012 à 17h29)

Les salafistes ne goûtent guère l'art contemporain, en particulier des œuvres exposées à La Marsa, dans la banlieue nord de Tunis, qu'ils ont jugées offensantes envers l'islam. D'où des manifestations qui, lundi soir, après la prière, ont dégénéré en violents affrontements avec les forces de l'ordre et conduit les autorités à décréter hier soir un couvre-feu sur le Grand Tunis. Un tribunal, plusieurs locaux de police, de partis d'opposition, celui d'un syndicat ont ainsi été attaqués, certains brûlés, et 65 policiers ont été blessés. A la cité Intilaka, la police a dû tirer en l'air pour disperser les manifestants, des jeunes délinquants se mêlant aux salafistes. Plus de 160 personnes ont été arrêtées : «Des salafistes, oui, mais aussi des vendeurs d'alcool et des repris de justice», a insisté le ministère de l'Intérieur. Ils seront jugés en vertu de la loi antiterroriste prise en 2003, sous le règne de … Ben Ali.

La configuration n’est pas inédite : implantés surtout dans les quartiers populaires, les salafistes ont, à plusieurs reprises ces derniers mois, entraîné dans le sillage de leurs actions des jeunes marginaux. A ces deux explications, la rumeur en ajoute une autre, celle d’une instrumentalisation des salafistes par les anciens du régime Ben Ali pour déstabiliser le pouvoir en place. Réunis autour d’une interprétation puritaine de l’islam, les salafistes sont loin d’être unis.

«Scientifiques». Largement majoritaires, estimés à plusieurs dizai