L’augmentation du nombre de victimes et l’instauration de l’état d’urgence dans la province de Rakhine (ouest du pays) traduisent une escalade des violences intercommunautaires en Birmanie. Depuis le 3 juin, au moins 35 personnes, selon une source gouvernementale, ont été tuées lors d’affrontements entre musulmans et bouddhistes.
Que se passe-t-il ?
Le Rakhine connaît de graves troubles ethniques depuis une dizaine de jours. Cet Etat, qui tient son nom d’une ethnie bouddhiste, abrite aussi une importante communauté musulmane, d’origine indienne ou bangladaise, ainsi que les Rohingyas, une minorité apatride. Maungdaw, où les émeutes ont débuté dimanche, et le district musulman de Nazir, dans la capitale régionale de Sittwe, ont été le théâtre de heurts violents au moins depuis dimanche. Selon Chris Lewa, la responsable d’Arakan Project qui milite pour les droits des Rohingyas, entre 50 et 100 personnes auraient trouvé la mort. La situation est suffisamment confuse et dangereuse pour que l’ONU évacue une partie de son personnel et Médecins sans frontières, une des seules organisations travaillant dans la région, annonce la suspension de ses activités et le retrait de ses membres.
Quelle est la cause de ces violences ?
Le viol et le meurtre en mai d’une femme bouddhiste ont déclenché une série d’attaques et de représailles. Le 4 juin, 10 musulmans ont été lynchés et tués par des centaines de Rakhines qui s’en étaient pris à un bus