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Le groupe d'électricité EON réclame huit milliards d'euros à l'Allemagne

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S'estimant lésé par la décision de Berlin de stopper le nucléaire, EON demande des indemnisations. Plusieurs de ses concurrents en ont fait autant.
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publié le 13 juin 2012 à 15h30

L’allemand EON estime à huit milliards d’euros environ son préjudice après l’abandon du nucléaire par le pays, a indiqué un porte-parole du groupe, alors que l’industrie nucléaire dans son ensemble réclame selon la presse 15 milliards d’euros de dédommagement à l’Etat.

EON, numéro un allemand de l'énergie, a confirmé à l'AFP le chiffre cité mercredi par le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) d'environ huit milliards d'euros de «préjudice économique né de l'arrêt des centrales».

«L'ordre de grandeur est juste en ce qui concerne EON», a affirmé ce porte-parole.

Comme ses concurrents RWE, Vattenfall et EnBW, EON a dû abruptement arrêter certains de ses réacteurs nucléaires en mars 2011, après la catastrophe de Fukushima, et devra progressivement fermer les centrales restantes d’ici 2022.

EON et RWE contestent la décision prise par le gouvernement d'Angela Merkel l'an dernier, et ont porté l'affaire devant la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe. Il s'agit dans un premier temps de faire constater qu'un «droit fondamental», en l'occurrence le droit à la propriété, a été bafoué.

Dans un deuxième temps seulement les groupes feront valoir leurs demandes concrètes de dommages et intérêts, a expliqué le porte-parole d’EON.

Le numéro deux allemand RWE n’a pour sa part pas commenté les chiffres mercredi.

Le groupe suédois Vattenfall, le troisième producteur d'énergie nucléaire en Allemagne, se prépare à porter plainte contre le pays devan