La République a rendu un hommage solennel, jeudi matin, aux quatre soldats tués en Afghanistan, le 9 juin, par un kamikaze. Imitant son prédécesseur Nicolas Sarkozy, présent dans la cour des Invalides, le président de la République, François Hollande, avait décidé de convoquer les plus hautes autorités de l'Etat à cette cérémonie funèbre. Outre les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, Jean-Philippe Bel et Bernard Accoyer, cinq anciens Premiers ministres étaient là : Edith Cresson, Lionel Jospin, Alain Juppé, Dominique de Villepin et François Fillon. Les quatre soldats «morts pour la France» ont été faits chevaliers de la Légion d'honneur à titre posthume, sous les yeux de leurs familles, au sein desquelles on distinguait de très jeunes enfants.
«L'Afghanistan, un peu comme l’Indochine dans les années 50»
La France est le seul pays à organiser des hommages de cette ampleur quand elle perd des hommes en Afghanistan. Aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou au Canada, les rapatriements des cercueils des soldats morts en opération donnent lieu à d’importants rassemblements locaux, où les citoyens se massent le long de la route empruntée par les convois mortuaires. Depuis peu, des «hommages citoyens» ont émergé en France. Le gouverneur de Paris, le général Bruno Dary, invite les Parisiens à se rassembler sur le pont Alexandre-III, qui débouche sur l’esplanade des Invalides. Mais hormis les militaires, les associations d’anciens combattants, des pompiers et une poignée de civils, cet appel n’a jusqu'à présent guère été ente