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Libération
interview

En Syrie, «l'extrême brutalité du régime n’a pas tué l’opposition»

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Donatella Rovera, d'Amnesty International, revient de Syrie où elle a enquêté sur les exactions commises par les forces du régime. Elle confirme la brutalité extrême de la répression.
A Saraqeb, ville du nord-ouest du pays violemment réprimée en mars. (Amnesty International)
publié le 14 juin 2012 à 15h38

Quinze mois de répression dans le sang. Dans un rapport publié ce mercredi, Amnesty International rassemble de nouveaux témoignages et preuves, s'il en était encore besoin après les récents massacres d'Houla et Al-Khoubayr, de l'horreur de la situation en Syrie. Dans ces 70 pages intitulées Représailles Mortelles (pdf ici, en anglais seulement), l'organisation dénonce de «graves violations des droits de l'homme et de sérieuses entorses au droit humanitaire international allant jusqu'aux crimes contre l'humanité et aux crimes de guerre» orchestrés par les forces et milices syriennes.

Le rapport s'appuie en grande partie sur la matière collectée par Donatella Rovera

(photo AI)

, qui a déjà enquêté pour Amnesty sur plusieurs terrains de conflit (Côte-d’Ivoire, Libye, Soudan). En Syrie, où elle a passé cinq semaines réparties sur deux mois ce printemps, elle s’est rendue dans une vingtaine de villes et villages des régions d’Alep, Idlib et Jabal al-Zawiya. Elle témoigne de ce qu’elle a pu voir et entendre sur le terrain.

Dans quelles conditions avez-vous travaillé ?

Dans la clandestinité, puisque le gouvernement de Bac