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Libération
Reportage

Les armateurs, privilégiés mais oubliés

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Si les politiques sont massivement rejetés, les plus riches restent pour l’instant épargnés par l’opinion.
publié le 14 juin 2012 à 21h26

Aune demi-heure à peine en voiture du centre d’Athènes, la rue du Soleil longe la mer Egée, à l’ombre des pins centenaires. Soudain, loin de l’agitation urbaine, la Grèce retrouve le charme d’un paradis. Il y a quelques petits immeubles, qui ressemblent à des hôtels de luxe, et surtout d’immenses villas, dissimulées derrière de hauts murs. Dans la marina, s’alignent des yachts aux proportions intimidantes.

Bien sûr, dans tous les pays pauvres ou en crise, il y a des riches qui restent imperméables aux tempêtes financières. Sauf qu'en Grèce, en principe, même les classes supérieures ont fini par vaciller sous le poids de la rigueur : dans le secteur privé, 400 000 employés accumulent des arriérés de salaires de plusieurs mois, et parmi eux, il y a aussi les cadres qui ont vu leurs primes supprimées et leurs impôts augmentés, alors qu'ils sont retirés à la source pour les salariés grecs. «Tous ceux qui le peuvent cherchent du travail à l'étranger», constate un ingénieur du bâtiment. Et même les professions libérales sont touchées. A Kolonaki, le Saint-Germain-des-Prés d'Athènes, comme à Kifissia, dans la banlieue nord, les vitrines comme les entrées d'immeubles affichent une succession de panneaux «à vendre».

Triangle doré. Reste, au sud d'Athènes, ce petit triangle doré qui englobe le bord de mer de la banlieue de Vouliagmeni et Kavouri : ici vivent les plus fortunés, ceux que l'austérité n'a pas encore rattrapés. Mais depuis peu, leur contribution à l