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Libération
de notre correspondant

Un avortement forcé indigne la Chine

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publié le 14 juin 2012 à 17h50

C'est une photographie choquante qui fait le tour de l'Internet chinois depuis trois jours, celle d'une jeune femme en pyjama bleu sur un lit d'hôpital, le bras enveloppant son enfant avorté de 7 mois gisant mort sur un morceau de plastique. La taille du bébé laisse à penser qu'il aurait pu vivre sans cette mort prématurée infligée par les employés du planning familial de la province du Shaanxi.

La maman, Feng Jianmei, n’avait pas les 4 200 euros d’amende que l’administration lui réclamait pour ce second enfant «en trop» qu’elle voulait malgré tout. Alors, en commando, cinq hommes chargés d’appliquer la politique de l’enfant unique ont kidnappé Feng Jianmei et, selon le récit de son mari, dans un appartement prévu à cet effet, après lui avoir bandé les yeux et attaché les membres, ont injecté un poison dans la fontanelle du foetus. Ils l’ont ensuite obligé à signer un document administratif certifiant qu’elle avortait de son plein gré. C’était le 30 mai dernier, et l’enfant est mort-né trois jours plus tard à l’hôpital.

Ce genre de procédure expéditive est très fréquent, surtout loin des grandes villes. Ce ne sont pas les témoignages qui manquent sur l'internet chinois, où le mois dernier circulait la photo, prise dans un hôpital, d'un nouveau-né noyé par une infirmière dans un seau d'eau. Mais cette fois-ci, sans doute en raison de l'émotion suscitée par la photo de cette mère câlin