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Libération

L’union politique, motif du désamour

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Les tensions révèlent deux approches opposées de la fédéralisation.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 15 juin 2012 à 22h46

La brutale poussée de tensions entre Berlin et Paris montre que les deux capitales sont entrées dans le vif du sujet, la négociation d’un compromis sur l’avenir de la zone euro. Hier soir, l’Elysée et la chancellerie ont eu un premier échange sur le document de onze pages et quatre points, intitulé «Pacte pour la croissance en Europe», que la France a transmis jeudi à Berlin, ainsi qu’au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.

Il révèle une vraie différence d'approche entre les deux rives du Rhin : pour l'Allemagne, l'union politique, ou la fédéralisation, reste un préalable à toute solidarité financière ; pour la France, elle doit se construire pas à pas au cours des dix prochaines années, en suivant une «feuille de route» précise, chaque étape renforçant la solidarité entre les Etats membres. In fine, la zone euro deviendra une fédération, même si Paris refuse d'employer ce mot : «On reprend la construction communautaire là où elle s'est arrêtée il y a dix ans, en recréant de la confiance dans le projet européen», explique-t-on à l'Elysée.

Trouble. La contribution française viendra nourrir le document que préparent par ailleurs les quatre présidents des institutions communautaires (Commission, Conseil européen, eurogroupe et Banque centrale européenne) en vue du sommet des 28 et 29 juin, qui détaillera les mesures à prendre pour approfondir l'union économique et monétaire. Ce rendez-vous s'annonce décisif : il s'agit d'assurer aux citoyens