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Libération

Malmö sans voix devant les sorties antisémites de son maire

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publié le 15 juin 2012 à 22h16

«Je ne sais pas s'il est ignorant ou ce qu'il a appris. Mais je sais que la langue qu'il utilise est antisémite.» Dépêchée il y a quelques semaines par Barack Obama, Hannah Rosenthal, envoyée spéciale des Etats-Unis en charge de la lutte contre l'antisémitisme, ne mâche pas ses mots à l'égard du maire social-démocrate de Malmö (sud-ouest de la Suède). Les proches d'Ilmar Reepalu rétorquent qu'il n'est pas antisémite. Maladroit sans doute. Un peu naïf aussi. Toutefois, comme l'indique le politologue Ulf Bjereld, l'édile est dans l'impasse : «S'il a échappé à l'éviction, il a épuisé ses chances de pouvoir briguer un autre mandat.»

Rappel des faits : au printemps 2009, après de violentes manifestations à Malmö contre l'intervention armée d'Israël à Gaza, Reepalu déclare qu'il n'acceptera «ni le sionisme ni l'antisémitisme», laissant entendre que les 1 500 juifs de Malmö, qui ne prennent pas suffisamment leurs distances avec Israël, sont responsables des attaques qui les visent. La ville vient notamment de connaître une profanation de son cimetière juif, ainsi que plusieurs agressions antisémites. Vivement critiqué après cette sortie, le maire affirme alors à la télévision danoise être victime du «lobby israélien». Puis, il multiplie les dérapages, dont le dernier, en mars de cette année, lui fait dénoncer, dans un magazine, «la relation très forte entre la communauté juive de Malmö et les Démocrates de Suède [extrême droite]», unis