Est-ce un clash ? Une crise ? Une rupture ? Quelle que soit la réponse, il ne fait guère de doute que le couple Merkel-Hollande ne file pas le parfait amour. Rarement (peut-être même jamais) dans l'histoire récente de la relation franco-allemande, la chancelière a tenu publiquement des mots aussi durs à l'endroit de son homologue français. Même au pire de la relation avec Nicolas Sarkozy, la température diplomatique n'avait jamais atteint ces niveaux-là. Vendredi matin, devant la Fédération des entreprises familiales allemandes, Angela Merkel a choisi d'attaquer bille en tête les positions françaises, sans pour autant nommer explicitement François Hollande. «Le danger des propositions précipitées de la mutualisation de la dette [défendue par Paris, ndlr]» est d'occulter les divergences de puissance économique entre les pays, a-t-elle expliqué. «Celui qui occulte cela finit dans la médiocrité. Et la médiocrité ne doit pas devenir l'étalon de la zone euro.» Et de viser explicitement Paris, soulignant «l'évolution du coût du travail en France et en Allemagne». Elle a également déploré un «manque de confiance entre les acteurs» de la zone euro, qui, selon elle, ne peut être résolue qu'en s'attaquant «aux racines de la crise» : «L'endettement et les écarts de compétitivité.» Cette sortie fait suite à celle de jeudi où Angela Merkel avait déjà dénoncé les solutions de résolution à la crise de la zone euro : «facil
Récit
Scène de ménage dans le couple franco-allemand
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Angela Merkel et François Hollande le 23 mai 2012. (Photo Francois Lenoir. Reuters)
publié le 15 juin 2012 à 22h46
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