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Libération

Syrie : l’étonnant impair russe de Fabius

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Diplomatie. Moscou dément les discussions évoquées par Paris et Washington sur une transition post-Assad.
publié le 15 juin 2012 à 22h16

La France est-elle engagée dans des discussions sur l'après-Assad avec Moscou, le plus solide allié - avec Téhéran - du régime syrien ? C'est ce qu'a déclaré vendredi Laurent Fabius, estimant que la montée en puissances des atrocités commise en Syrie rend désormais possible un accord avec le Kremlin. «Les Russes ne sont pas aujourd'hui attachés à la personne de Bachar al-Assad, ils voient bien que c'est un tyran et un assassin, a déclaré le chef de la diplomatie française sur France Inter. Mais ils sont sensibles, si Bachar est chassé du pouvoir, à qui va prendre [la place]. La discussion porte là-dessus.» Déclaration identique à Washington, cette fois de la porte-parole du département d'Etat américain, qui avait déclaré jeudi que les Etats-Unis et la Russie, au-delà de leurs désaccords sur la Syrie, «continuaient de parler d'une stratégie de transition post-Assad».

Si de telles discussions ont effectivement lieu, on voit mal Moscou accepter qu'elles soient évoquées publiquement. D'où un démenti extrêmement vif du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov : «De telles discussions n'ont pas eu lieu et ne peuvent avoir lieu. Cela est en totale contradiction avec notre position. Nous ne sommes pas impliqués dans des changements de régime à travers le Conseil de sécurité de l'ONU ou des complots politiques.»

Le soutien de Moscou à Damas est essentiellement de nature idéologique. Il s’agit d’empêcher la chute d’un pays allié, laquelle permettra