Il avait disparu du paysage depuis plusieurs mois : l’ancien Premier ministre socialiste grec Georges Papandréou a été au cœur de la crise sans précédent que connaît son pays. Celle-ci éclate début 2010, juste après son arrivée au pouvoir. En novembre 2011, il propose un référendum qui conduit à sa chute. Alors que l’austérité imposée par Bruxelles est l’enjeu des élections législatives grecques de dimanche, l’homme qui a initié la ri-gueur revient pour la première fois sur le lâchage de ses partenaires européens au sommet de Cannes et sur les coulisses d’une crise qui fait désormais vaciller toute l’Europe.
Ironie de l’histoire, les élections de dimanche sont souvent comparées au référendum que vous aviez tenté d’initier il y a sept mois. Regrettez-vous d’avoir été mal compris à l’époque ?
Oui, car je pense que nous aurions été suivis par le peuple grec. La question aurait porté sur les mesures à prendre pour s’assurer le soutien de l’Europe. Un tel référendum aurait offert aux Grecs le sentiment de choisir leur destin. Le oui l’aurait emporté, car il s’agit d’enjeux immédiats qui concernent la vie quotidienne. Au lieu de quoi, nous avons des élections qui autorisent toutes les promesses de lendemains qui chantent.
Mais Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, vous ont désavoué au sommet de Cannes, en novembre, vous reprochant de ne pas les avoir avertis. Ce désaveu a précipité votre départ du pouvoir…
C'est faux ! Ils étaient alors au courant, depuis six mois, de même que le président de la commission, José Manuel Barroso, et Jean-Claude Juncker [qui dirige l'Eurogroup, ndlr]. Pendant l'été 2011, nous avons même fait voter une loi qui rendait possible ce référendum, rien n'était caché. Ensuite, début septembre, j'en ai reparlé personnellement avec Angela Merkel. Elle m'avait juste demandé d'attendre la finalisation du plan de sauvetage