Menu
Libération
Analyse

Grèce : victoire très étriquée de Samaras

Article réservé aux abonnés
Le leader du parti de droite Nouvelle Démocratie, qui a remporté de justesse les élections législatives devant la gauche radicale, voudrait former une coalition avec les socialistes du Pasok.
publié le 18 juin 2012 à 0h17

Il a gagné son pari, mais quelle étrange victoire ! Nouvelle Démocratie, le parti conservateur d’Antonis Samaras, est à nouveau arrivé en tête des élections législatives, hier en Grèce. Comme le 6 mai, lors du précédent scrutin qui avait dû être annulé car ni Samaras ni aucun leader de parti n’avaient réussi à former une coalition pour gouverner le pays.

Ce scrutin de la seconde chance offre-t-il de meilleures perspectives au chef des conservateurs qui, depuis le début de la crise, en 2010, n’a cessé d’exiger des élections anticipées ? Sans réel charisme, souvent moqué par l’opinion qui semble douter de son intelligence, Samaras s’était accroché aux élections dans un contexte pourtant difficile où deux partis se trouvent constamment fustigés pour avoir mal géré le pays depuis plus de trente ans : le Pasok socialiste, au pouvoir quasi sans interruption de 1981 à 2004, puis de 2009 à 2012, mais aussi Nouvelle Démocratie, qui a dirigé le pays de 2004 à 2007.

La percée inattendue de la coalition de gauche radicale Syriza le 6 mai était bien le reflet de ce besoin de renouvellement exigé par les Grecs. C’est donc en agitant la peur d’une sortie de l’euro si Syriza arrivait au pouvoir et rejetait les engagements du plan de sauvetage que Samaras a mené campagne. Il a gagné, mais de peu. Avec 30% des voix, loin des scores traditionnels de Nouvelle Démocratie avant la crise (près de 40%), il reste talonné par Syriza, qui remporte 26,7% des suffrages et améliore ainsi nettement son scor