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Libération
TRIBUNE

Encore un effort, Monsieur le Président

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publié le 19 juin 2012 à 19h06

Entre la France et l’Allemagne, le dialogue européen a considérablement progressé ce week-end. Angela Merkel est désormais prête à rejoindre François Hollande sur beaucoup des mesures de relance économique dont il s’était fait l’avocat depuis le début de sa campagne. La chancelière n’est, de surcroît, plus fermée à d’autres pas plus spectaculaires encore mais, à huit jours seulement du Conseil européen des 28 et 29 juin, le nécessaire, l’indispensable compromis franco-allemand bute toujours sur un désaccord de fond.

Mme Merkel veut que le président de la République accepte, en contrepartie, d'engager l'Union vers une intégration budgétaire et politique plus poussée. La simple logique, dit-elle, commande que les dépenses et les déficits de chacun soient soumis à la surveillance de tous dès lors que les économies européennes s'imbriqueraient plus encore. Son argument est difficilement récusable. C'est, en tout cas, une condition sine qua non pour l'Allemagne mais François Hollande est plus que réticent à ouvrir ce nouveau chapitre de la construction européenne parce qu'il ne veut pas risquer de se faire imposer ses politiques par une majorité des pays de l'Union et qu'il craint, surtout, qu'un front souverainiste ne se reforme en France et ne puisse, même, diviser les élus socialistes.

Ces craintes ne sont pas infondées. Pas plus à gauche que dans l’ensemble du pays, le climat français n’est à l’accélération d’une évolution fédérale de l’Europe. On peut, autrement dit