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Libération

La place Tahrir en colère contre les militaires

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Égypte . Des manifestants ont dénoncé, hier, le verrouillage des institutions par l’armée.
par Camille VIGOGNE LE COAT
publié le 19 juin 2012 à 22h06
(mis à jour le 19 juin 2012 à 22h06)

Des milliers d'Egyptiens se sont rassemblés hier après-midi place Tahrir, au Caire. Des cortèges se sont également dirigés vers le siège de la chambre des députés. Les manifestants, opposés à la dissolution de l'Assemblée et au transfert du pouvoir législatif à l'armée, répondaient à l'appel des organisations de jeunes militants pro-démocratie et des Frères musulmans. Parmi eux, de nombreux islamistes scandaient «A bas le pouvoir militaire» ou «Rendez-nous le Parlement».

«Coup d'Etat». L'armée égyptienne, qui domine le système depuis la chute de la monarchie en 1952, a décidé samedi la dissolution de l'Assemblée sur la base d'une décision de la Haute Cour constitutionnelle, invalidant le mode de scrutin des législatives. L'Assemblée dissoute était largement dominée par les Frères musulmans, qui se sont affirmés comme la première force politique du pays. Ces derniers et des mouvements pro-démocratie voient dans cette dissolution un «coup d'Etat constitutionnel» au profit des généraux du Conseil suprême des forces armées. Le CSFA, qui dirige le pays depuis le départ d'Hosni Moubarak en février 2011, a décidé dans la foulée de se réserver certaines compétences.

Ces nouvelles dispositions sont contenues dans une Déclaration constitutionnelle complémentaire publiée dimanche par le CSFA, au moment où les urnes pour le second tour de la présidentielle fermaient. Les militaires se sont ainsi attribué le pouvoir législatif et la gest