Officiellement, les 127 clandestins sud-soudanais expulsés d'Israël dimanche soir par charter étaient tous «volontaires». Interpellés et placés en détention au cours d'une série de rafles opérée dans le sud de l'Etat hébreu, ils avaient signé un document par lequel ils acceptaient leur rapatriement, ainsi qu'une prime au départ de 1 000 euros. Plusieurs autres charters sont prévus d'ici à la fin de la semaine. La presse populaire exulte, car l'opinion supporte de plus en plus mal de voir ces dizaines de milliers d'Africains dormir sur les trottoirs, déféquer dans les jardins publics et étaler leur lessive dans les cages d'escalier d'immeubles privés.
Ces dernières semaines, les manifestations à caractère raciste se sont multipliées à Tel-Aviv. Des Erythréens ont été attaqués en pleine rue et des commerces employant des clandestins ont été menacés. Jeudi, la police a également dû exfiltrer des dizaines de Soudanais que la population du village arabo-israélien de Kafr Manda (Galilée) voulait lyncher, prétextant que «les Noirs apportent des maladies». En médiatisant les expulsions, Benyamin Nétanyahou et son ministre de l'Intérieur Elie Yishaï, un ultraorthodoxe pour lequel les clandestins «nuisent au caractère sioniste d'Israël», veulent donc montrer qu'ils comprennent le mécontentement. Le renvoi des Sud-Soudanais ne résoudra pas le problème. Selon les ONG locales de défense des droits de l'homme, ils ne sont pas plus de 2 000 et peuvent être renvoyé