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portrait

Ettore Scola. Hors-champ à dessein

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A 81 ans, le cinéaste qui expose pour la première fois ses dessins savoure la chute de Berlusconi et reste ancré à gauche toute.
publié le 21 juin 2012 à 19h06

Il fouille nerveusement la poche intérieure de sa veste cherchant son Rotring. En vain. Il a pourtant toujours sur lui un de ces stylos à encre de Chine qu'affectionnent les graphistes. Et même plusieurs. Un très fin - 0,2 mm - pour les visages et un ou deux autres plus épais. Ettore Scola a le croquis compulsif. «Je griffonne quand je téléphone, je dessine sur des feuilles volantes, sur des cahiers, en marge des livres, sur les nappes en papier des restaurants», explique le célèbre et très prolifique cinéaste italien (quelque 40 films en quarante ans de carrière), ultime survivant de la plus glorieuse époque de la comédie à l'italienne.

Ses acteurs fétiches furent les plus grands : Marcello Mastroianni, Vittorio Gassman, Nino Manfredi, Ugo Tognazzi, Alberto Sordi, Totò mais aussi, en France, Philippe Noiret ou Fanny Ardant. Croqués en quelques traits nerveux, ils s'alignent sur les murs de la galerie germanopratine qui expose 250 dessins du «maestro». Une première. On y voit ses amis de toujours tel Federico Fellini, des moments de ses films préférés, des personnages de la rue romaine. Il en a encore autant chez lui. Les autres, des centaines et des centaines, ont été laissés au fur et à mesure à ceux auxquels ils étaient destinés. «Des croquis de circonstance pour définir un personnage, montrer un décor ou expliquer une scène», explique dans un français parfait ce Romain d'adoption et de passion qui rappelle que d'autres réalisateurs tels le Russe Eisenste