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Libération

Accusé de coup d’Etat, un officier turc révèle les «preuves fabriquées»

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publié le 22 juin 2012 à 20h36

C'est un officier parmi les 365 gradés d'active ou retraités inculpés dans le cadre du procès «Balyoz» (la masse de forge en turc). Tous sont accusés d'avoir préparé un coup d'Etat contre le gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan et son parti, l'AKP. «Il n'y a aucune preuve concrète démontrant l'existence d'une initiative pour renverser le gouvernement en 2003», clame dans une lettre de prison cet officier, Hakan Mehmet Köktürk, rappelant que les 31 témoins ayant déposé devant la Cour ont nié l'existence d'une préparation de coup d'Etat. Capitaine de vaisseau et ancien attaché naval à Paris entre 2006 et 2009, il dénonce notamment le dossier d'accusation monté par la cour d'assises à compétence spéciale (CACS) qui «se base sur des preuves fabriquées». Il présente au moins onze exemples concrets de falsification.

Des quotidiens turcs d'opposition avaient déjà évoqué des manipulations de fichiers informatiques en se fondant sur des études menées par des experts indépendants, notamment étrangers. Les milliers de pages de l'acte d'accusation fourmillent de surcroît, à en croire la lettre de Köktürk, «de contradictions et d'anachronismes». Plus de 1 500 selon lui. Ainsi, des documents attribués aux comploteurs et planifiant des attentats à la bombe, pour justifier l'intervention de l'armée dans des mosquées d'Istanbul en 2003, évoquent certains noms de rues qui n'existent que depuis 2006. Il est aussi question d'un CD, censé da