Adix kilomètres de Kaboul, le lac Qargha et ses eaux turquoise faisaient figure de lieu de détente, loin de la pollution et de la poussière des rues de la capitale afghane. L’image de carte postale s’est déchirée jeudi soir lorsque des insurgés ont attaqué l’hôtel Spozhmai, connu pour accueillir riches commerçants et responsables du gouvernement. Quatre kamikazes insurgés, armés de lance-roquettes et de kalachnikov, ont fait irruption peu avant minuit dans la salle du restaurant, ouvrant le feu sur les clients avant de prendre des otages. Il a fallu douze heures aux forces de sécurité afghanes et aux soldats de l’Otan envoyés en renfort pour mettre fin au siège. Au moins 18 personnes, en majorité des civils, ont été tuées.
L'attaque a été revendiquée par un porte-parole des talibans. «[Nos] moudjahidin ont attaqué cet hôtel car des gens de haut niveau […] s'y rassemblent chaque jeudi pour des fêtes débridées, avec de la boisson et de la prostitution», a déclaré Zabihullah Mujahid. Le général John Allen, commandant des forces de l'Otan en Afghanistan, a estimé que l'attentat portait «la signature du réseau Haqqani».
Formation. Ces deux affirmations ne sont pas contradictoires. Basé dans les zones tribales pakistanaises du Nord-Waziristan, le réseau Haqqani, du nom de son leader, Jalaluddin Haqqani, est impliqué dans la majorité des attentats qui ont visé Kaboul ces dernières années. L'Otan estime qu'il est responsable de la formation et de l'e