Ils ne les ont pas atteints, mais ils ont essayé. La semaine dernière, les islamistes qui contrôlent le nord du Mali ont visé à l'arme lourde deux appareils non identifiés qui survolaient la ville de Tombouctou. «Oui, nous avons tiré, et s'il plaît à Dieu, nous allons bientôt abattre des avions ennemis qui survolent Tombouctou. La France, l'ONU, peuvent envoyer tous les moyens du monde. Grâce à Dieu, nous allons vaincre l'ennemi», a déclaré à l'AFP Oumar Ould Hamaha, un des chefs militaires du mouvement Ansar ed-Dine (Défenseurs de l'islam).
En réalité, il ne s'agissait vraisemblablement pas d'aéronefs français, mais plus sûrement d'avions américains. Selon le Washington Post, les Etats-Unis surveillent en effet de plus en plus étroitement le Sahel - une zone «grise» où coopèrent trafiquants de drogues et groupuscules terroristes. Depuis 2007, Washington aurait mis en place un réseau d'une douzaine de bases aériennes sur le continent africain, permettant à de petits avions passe-partout, bourrés d'électronique, d'effectuer des vols de reconnaissance dans les zones sensibles.
Selon le quotidien, qui s’appuie sur des sources militaires et du renseignement américain, ce maillage comprendrait notamment la base de Djibouti (la seule que possèdent les Etats-Unis en Afrique), mais aussi le Kenya, l’Ouganda, l’Ethiopie. Dans ces pays, les militaires américains et les contractuels privés auxquels ils font de plus en plus appel disposent de discrètes installations dans