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Libération
Interview

Le Mexique entre violence et démocratie

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publié le 22 juin 2012 à 19h07

Olivier Dabène, président de l'Observatoire politique de l'Amérique latine et des Caraïbes, est «professeur invité» dans de nombreuses universités latino-américaines et également professeur à Sciences-Po. Ses recherches portent sur les processus d'intégration régionale dans les Amériques et l'état de la démocratie en Amérique latine. Il a publié récemment Amérique latine, les élections contre la démocratie (Presse de Sciences-Po, 2008) et l'Amérique latine à l'époque contemporaine (Armand Colin, 2011). A une semaine des élections présidentielle et législatives au Mexique, il décrit ici - avec le coauteur de cet atlas, Frédéric Louault, professeur à l'Université libre de Bruxelles - les limites, notamment territoriales, de la démocratie mexicaine.

Comment peut-on définir les «enclaves autoritaires» ?

A l’exception de Cuba, l’Amérique latine est considérée comme un continent entièrement démocratique. Des conjonctures critiques, comme le coup d’Etat de 2009, au Honduras, viennent ponctuellement ranimer les démons de l’instabilité politique. Mais si l’on se fie à la capacité des pays à tenir périodiquement des élections compétitives, l’époque de l’autoritarisme et des coups d’Etat à répétition apparaît bien lointaine. Pour autant, à y regarder de plus près, la démocratisation est loin d’être achevée, surtout si l’on observe la politique locale. Des régimes démocratiques peuvent très bien coexister avec des scènes politiques locales dominées par des potentats ayant recours à toute sorte d’intimidation, de violence o