C'est un choix stratégique et une vision de l'Europe à long terme. Elle est secouée par «sa plus grave crise depuis 1945» et les turbulences de la zone euro ne pourront se résoudre que «par plus d'Europe», comme l'a martelé la chancelière Angela Merkel en novembre lors du congrès de son parti, la CDU-CSU. Elle revenait à la charge, début juin, sur le même thème durant une interview à la chaîne de télévision Ard : «Nous devons pas à pas abandonner des compétences à l'Europe.» Il y a certes une part de tactique dans son bras de fer avec Paris. Mais c'est un engagement de fond et un retour aux fondamentaux pour une chancelière qui a grandi dans l'ex-RDA et a longtemps été plus «euroréaliste» qu'euro-enthousiaste. Merkel était même critiquée, y compris dans son propre pays, pour son manque d'esprit d'initiative et sa passivité face à la crise qui ébranle la zone euro. «En privilégiant l'intergouvernemental, elle s'était distinguée des positions traditionnelles de l'Allemagne qui, dès le début, voulait lier la monnaie unique à une intégration politique. Maintenant, elle revient à ce qui a toujours été la politique européenne de Berlin», souligne Hélène Miard-Delacroix, professeure à la Sorbonne et spécialiste des relations franco-allemandes. Celle-ci ajoute que le fédéralisme a de part et d'autre du Rhin des connotations très différentes : «En France, il est perçu comme un transfert de souveraineté à un échelon supérieur, donc un abandon de
Analyse
Quand Merkel intègre l’intégration
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publié le 22 juin 2012 à 22h06
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