Le commandant Allan, homme lige de l'ignoble Rastapopoulos, lance au capitaine Haddock, dans Coke en stock : «Dors-tu avec la barbe en dessous ou au-dessus des couvertures ?» Le résultat recherché est atteint : le capitaine n'arrive pas à fermer l'œil de la nuit, hanté par cette grave question… La zone euro est confrontée à un dilemme de même nature : le fédéralisme, c'est avant ou après la solidarité financière ? Et de la même façon qu'Haddock, elle ne parvient pas à trancher, comme l'a montré le mini-sommet de Rome qui a eu lieu vendredi après-midi entre les dirigeants allemand, français, italien et espagnol. Le visage fermé, face à la presse, Angela Merkel, Mario Monti, Mariano Rajoy et François Hollande n'ont pu que constater leur désaccord sur ce point fondamental pour l'avenir de l'euro. Pour Berlin, la solidarité, style euro-obligations ou garantie européenne des dépôts bancaires, viendra couronner l'union politique, alors que pour ses partenaires, la fédéralisation sera la conséquence de transferts financiers accrus…
Tempo. Il reste une semaine avant le Conseil européen de Bruxelles des 28 et 29 juin pour parvenir à un compromis. Chacun reconnaît volontiers que «ce qui a été fait jusqu'à présent n'a pas été suffisant», pour reprendre la formule du président du Conseil italien. L'aggravation continue de la crise interdisant tout déni de réalité : «Pour sortir dans de bonnes conditions de cette crise de la zone euro et de