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Libération

L’Egypte fait président un Frère musulman

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Après une semaine d’attente, la Commission électorale a proclamé hier la victoire de l’islamiste Mohammed Morsi. Si elle est vaincue dans les urnes, l’armée ne compte toutefois pas lâcher le pouvoir.
Place Tahrir, au Caire, le 24 juin 2012. (Photo Suhaib Salem. Reuters)
publié le 24 juin 2012 à 21h56

En Egypte, lorsqu’on parle d’explosion de joie, ce n’est pas au sens figuré. Quelques secondes à peine après l’annonce de la victoire de Mohammed Morsi, des dizaines de feux d’artifice étaient jetés en pagaille au-dessus de la place Tahrir, créant un impressionnant vacarme et des nuages de fumée. Un vieillard éclate en sanglots, une femme voilée saute dans les bras d’un inconnu, des jeunes se mettent debout à deux sur une moto, un grand homme barbu en qamis (vêtement salafiste) porte en triomphe son nourrisson, scènes de liesse d’une Egypte qui semble avoir enfin retrouvé le sourire.

Plusieurs centaines de milliers de personnes ont célébré la victoire du candidat des Frères musulmans avec 51,7%des suffrages, contre 48,3% à Ahmad Chafiq, un proche de Hosni Moubarak. Mais, contrairement aux jours précédents, la foule n'est pas exclusivement composée d'islamistes. De nombreux badauds, des révolutionnaires et même quelques touristes ébahis se sont joints à la fête. On crie «Allah akbar», mais également des slogans révolutionnaires. Le portrait du nouveau président est partout. Tout autour, le ballet des klaxons devient infernal, secondé par celui des ambulances qui évacuent les personnes évanouies.

Feu s'artifice sur la place Tahrir, dimanche soir. (Photo Reuters)

Contre-manifestations. Cette euphorie est aussi la marque d'un grand soulagement pour les supporteurs de Mohammed Morsi après une semaine de très longue attente lors de laquelle la Haute Commissi