Evo Morales en est persuadé : la droite orchestrerait «un coup d'Etat»en étant à l'origine de la mutinerie des policiers boliviens qui manifestent violemment depuis trois jours dans les rues des grandes villes. Le président socialiste affirme avoir les preuves d'un plan de déstabilisation de son gouvernement qui consisterait en l'assassinat du ministre de l'Intérieur, Carlos Romero, suivi du déclenchement d'affrontements entre les mutins et l'armée. Des soupçons émis en public après que les policiers, qui exigent notamment 70% d'augmentation de salaire, ont rejeté dimanche l'accord signé par leurs dirigeants syndicaux et le gouvernement et censé mettre un terme au mouvement. Les grévistes ont qualifié de «traîtres» les dirigeants syndicaux signataires de l'accord qui prévoyait une prime mensuelle de 19 euros : ils réclament toujours un minimum de 210 euros mensuels.
Forte de 33 000 fonctionnaires, la police est considérée comme l’un des corps les plus corrompus de Bolivie. Une corruption qui, d’après eux, s’explique en partie par la faiblesse de leurs revenus. Outre ce coup de pouce salarial, les policiers des échelons inférieurs exigent aussi de meilleurs équipements, une retraite plus importante, et l’abrogation de la loi 101, qui leur interdit de manifester. Pour se faire entendre, ils se sont retranchés dans leurs casernes, refusant de patrouiller et de répondre aux éventuels appels d’urgence.
A La Paz, la capitale bolivienne, les mutins encagoulés occupe