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TRIBUNE

De quoi la dérive en Libye est-elle le nom ?

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par Mohammad-Mahmoud Ould Mohamedou, Professeur invité à l’Institut de hautes études internationales et du développement, et directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient du Centre de politique de sécurité de Genève
publié le 26 juin 2012 à 20h16

La situation sécuritaire en Libye s’est s’aggravée de façon continue depuis la fin du soulèvement populaire qui a mis fin au régime dictatorial de Muammar al-Kadhafi en septembre dernier.

Au cours des dernières semaines, des affrontements tribaux ont fait plus d'une centaine de morts, le consulat des Etats-Unis et un convoi transportant l'ambassadeur de la Grande-Bretagne ont été attaqués, les bureaux du Comité international de la Croix-Rouge ont été visés, des responsables de la Cour pénale internationale ont été détenus et l'aéroport de Tripoli a été occupé. Auparavant, des travailleurs tunisiens avaient été kidnappés ; les atteintes aux droits de l'homme de prisonniers et de migrants ont fait l'objet de rapports d'organisations internationales ; et les combats entre milices n'ont pas connu de répit. Aujourd'hui, le gouvernement de transition a déclaré une partie du territoire «zone militaire» autorisant les forces de sécurité à y utiliser «tous les moyens nécessaires» pour le rétablissement de l'ordre.

Sur le versant politique, le processus de libéralisation qui peine à se mettre en branle souffre de l’absence d’éléments nécessaires à toute transition viable, à savoir un centre de gravité politique cohérent et un projet d’unité transcendant les clivages qui se sont manifestés.

Reportées dans la confusion au 7 juillet, les élections destinées à mettre en place une Assemblée constituante mettront, dès lors, difficilement fin à cette division des forces qui s’