Menu
Libération
Récit

Pour Ankara, la Syrie devient une «menace»

Article réservé aux abonnés
L’Otan a condamné hier la destruction d’un avion turc par les forces de Damas, vendredi. Face au risque d’escalade, la Turquie se cantonne à une riposte verbale.
Recep Tayyip Erdogan, le premier ministre turc, hier devant le Parlement. (Photo Umit Bektas. Reuters)
publié le 26 juin 2012 à 22h16

Les autorités turques haussent le ton face à Damas, mais restent dans le vague sur ce que pourrait être leur riposte à la destruction vendredi d'un de leurs avions, un F-4 Phantom, par la défense aérienne syrienne. Les 28 pays de l'Alliance atlantique ont affiché, hier à Bruxelles, leur solidarité avec la Turquie. «Nous considérons cet acte comme étant inacceptable et nous le condamnons dans les termes les plus forts», a déclaré le secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen, rappelant que «la sécurité de l'Otan est indivisible».

Demandée par Ankara au titre de l'article 4 du traité de l'Atlantique Nord, évoquant «une menace sur l'intégrité territoriale, l'indépendance ou la sécurité d'un membre de l'Alliance», cette réunion était la seconde du genre depuis la création de l'Otan en 1949. En 2003, déjà à l'initiative d'Ankara et peu avant l'intervention américaine en Irak, les pays de l'Alliance avaient notamment décidé de déployer des avions de surveillance Awacs. Cette fois, ils se sont contentés de mots. Depuis le début de la crise syrienne, l'Otan a exclu toute intervention militaire en raison, notamment, de la complexité de la donne dans une région hautement explosive et de l'absence de toute résolution des Nations unies autorisant un recours à la force, comme cela avait été le cas pour la Libye.

«Risque». Les alliés sont prudents face au risque d'engrenage. La Turquie l'est encore plus, même si elle ne peut rester sans réagir, alo