Après un François Hollande tout sourire mardi, c’est un Bertrand Delanoë extatique qui a accueilli hier la Birmane Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix, devant une foule en communion. Le maire de Paris lui a remis le diplôme de citoyenne d’honneur que le Conseil de Paris lui avait décerné en 2004, alors qu’elle était en résidence surveillée à Rangoun.
Devant quelques centaines de personnes, dont de nombreux Birmans, Bertrand Delanoë a honoré avec emphase la «résistance» et la «ténacité» d'une «femme de paix et d'amour». Dans un français tenu, Aung San Suu Kyi a salué «l'attachement de Paris à la justice et à la liberté, qui ne sont pas le produit d'idées abstraites». Avant de rappeler qu'en 2009, «alors que j'étais en prison, on m'a dit que la France était en émoi. Je fus étonnée et heureuse que Paris soutienne ma cause avec une telle vigueur».
Au-delà de cette cérémonie très consensuelle, c'est un message d'encouragement à la transition que Paris entend formuler jusqu'à vendredi. Mardi, à l'Elysée, François Hollande avait assuré que la «France [soutiendrait] l'ensemble des acteurs» de ces changements et qu'il ferait «tout ce qui est possible, avec l'Union européenne, pour que ce processus aille à son terme». A la différence du Premier ministre britannique, David Cameron, le chef de l'Etat n'a pas officiellement invité en France Thein Sein, le président birman, ancien pilier de la junte et architecte des réforme