Charles Blé Goudé, figure controversée du régime ivoirien déchu, ne se reproche rien de ce qu'il a fait durant la crise meurtrière de 2010-2011 et, depuis son exil, affirme être «prêt» à le dire à la Cour pénale internationale (CPI). Pour une interview exclusive à l'AFP, première rencontre avec un journaliste depuis qu'il a quitté la Côte d'Ivoire en avril 2011, le leader des «jeunes patriotes» pro-Gbagbo a donné rendez-vous lundi, après de multiples conversations téléphoniques et une série d'intermédiaires, quelque part près de la frontière entre Togo et Bénin.
En costume clair et cravate sombre, il apparaît en bonne forme dans le complexe hôtelier verdoyant choisi pour l'entretien, en compagnie de quelques fidèles. Mais, visé par un mandat d'arrêt international émis par Abidjan, il est aux aguets, sur le qui-vive, sûr d'être «traqué» par les hommes du président Alassane Ouattara dans sa cavale.
«Je ne suis pas en fuite» mais «en clandestinité», rectifie-t-il, du ton catégorique qui est sa marque de fabrique. A-t-il passé ces derniers mois en Gambie ou au Ghana, comme le prétendent les gazettes? Il n'en dira pas un mot. Et s'il n'exclut pas d'avoir eu «des faiblesses et des ratés», il ne fera pas non plus de mea-culpa, ni même de «bilan».
«Je suis prêt à aller à la CPI parce que je ne me reproche rien», assure-t-il. «Je ne suis pas un partisan des armes, je n'ai jamais entretenu une seule milice. Si po