Washington et Pékin n'ont jusqu'alors rien dit. C'est pourtant la plus importante affaire d'espionnage entre les Etats-Unis et la Chine depuis près de trente ans : les autorités chinoises ont découvert en janvier qu'une «taupe» de la CIA travaillait depuis plusieurs années au sein même du ministère de la Sécurité d'Etat (MSE, le KGB chinois). L'agent «parle parfaitement l'anglais», et aurait empoché des «centaines de milliers de dollars» pour services rendus. Son identité est encore inconnue, mais des sources bien placées ont indiqué à l'agence Reuters que cet espion était le secrétaire personnel de Lu Zhongwei, l'un des vice-ministres du MSE - dont le vaste complexe bien gardé est situé dans la banlieue nord de Pékin, près du palais d'Eté.
Des informations d'ordres «économique, politique et stratégique» auraient été livrées à Washington pendant des années. Aucune indication n'a été donnée sur le modus operandi de l'agent retourné, mais tout est possible : le colonel de l'armée de l'air chinoise Jia Shiqing, qui espionnait au profit des Etats-Unis dans les années 2000 avant de se faire prendre, cachait bien les secrets qu'il vendait sur une clé USB dissimulée dans son anus.
Missiles. Cette fois, l'agent américain du MSE était si bien placé qu'au fil des ans, il a permis aux Etats-Unis d'identifier un grand nombre de membres du réseau d'espionnage chinois travaillant sur le territoire américain. En l'apprenant, le président chinois, H