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grand angle

Mexique Le PRI du pouvoir

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A la tête du pays de 1929 à 2000, le Parti révolutionnaire institutionnel est donné favori de la présidentielle de dimanche. Il mène campagne avec les recettes qui ont fait son succès durant 71 ans : clientélisme et achat de faveurs.
Un meeting du PRI à Atlacomulco, le 17 juin. (PHOTO MARIO VÁZQUEZ.AFP)
publié le 27 juin 2012 à 19h07

On leur avait fait miroiter une séance de gymnastique. Enfants, parents et instituteurs sont venus dans les autobus affrétés par le syndicat des enseignants. Ils sont près de 2 000. On les place en files indiennes sur une esplanade jouxtant des terrains de sport. On donne à chacun un tee-shirt, une casquette et un boudin gonflable à agiter en l’air. Le tout aux couleurs du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI). Car il s’agit, en réalité, d’un meeting électoral.

La scène se passe à Chalco. Ce gros faubourg populaire se trouve à l’est de la capitale, dans l’Etat de Mexico, un bastion du PRI dont le candidat à la présidentielle, Enrique Peña Nieto, a été gouverneur. En ce samedi pluvieux de juin, l’ancien parti hégémonique - il a dominé le Mexique de 1929 à 2000 - mobilise ses forces vives à travers tout le pays pour réaliser ce que bien des sondages lui prédisent : une victoire aux élections présidentielles, législatives et municipales de dimanche. Quitte à user du clientélisme et du marchandage de faveurs, marques de fabrique du PRI.

Sur la scène de Chalco, un clown montre au public les mouvements à exécuter avec les boudins gonflables quand les candidats arriveront : voilà la séance de gymnastique. «Je ne sais pas ce que je fais ici. Le syndicat nous a emmenés comme des moutons», grogne une mère, qui refuse de donner son nom. Le meeting de Chalco est un exemple de l'usage par le PRI des fameux porristas et acarreados, termes intraduisibles qui d