Hatun et Can attendent leur premier enfant, un garçon. Et pour le jeune couple turc, il ne fait pas de doute que leur rejeton sera circoncis, conformément à la tradition. Hatun, qui n'avait pas encore entendu parler de la décision juridique de Cologne, est stupéfaite. «Mais, alors, il faudra aller faire la circoncision en Turquie !» remarque la jeune femme. Pour elle, il serait impensable que son fils ne subisse pas ce rite qui lui permettra d'entrer dans la communauté des croyants.
Depuis deux jours, la stupeur se mêle à l'incompréhension dans les communautés juives et musulmanes d'Allemagne. Un tribunal de Cologne (ouest) a en effet estimé que la circoncision d'un enfant pour des raisons autres que médicales est une «blessure corporelle», passible d'une condamnation. En novembre 2010, un médecin de Cologne avait procédé à la circoncision d'un garçon de 4 ans, à la demande des parents musulmans de l'enfant. En Allemagne, dans les grandes villes, des cabinets médicaux généralement tenus par des médecins musulmans ont fait des circoncisions religieuses leur fonds de commerce.
«Mutilation». Le jeune garçon de Cologne, opéré selon les «règles de l'art», est pourtant présenté quelques jours plus tard aux urgences pour des saignements sans conséquence. Mais le ministère public, alerté, décide de porter plainte contre le praticien. Condamné, le médecin n'ira pas en prison, car il ne pouvait savoir qu'il agissait contre la loi : en Allemagne, un vid