L’ordre islamiste règne à Gao, la principale ville du Nord-Mali, au lendemain des combats qui ont vu la défaite des indépendantistes touaregs. Ces affrontements auraient fait au moins vingt morts.
Comment expliquer ces combats entre ex-alliés ?
Depuis le début de l’insurrection touareg contre le pouvoir de Bamako, en janvier, le conflit était latent entre les différentes composantes de la rébellion aux objectifs opposés. Alors que le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a pris les armes pour établir un Etat indépendant et laïc dans le Nord, un autre groupe touareg - Ansar ed-Dine - veut instaurer la loi islamique (charia) sur tout le Mali. Il est soutenu militairement et financièrement par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), qui dispose d’un trésor de guerre : l’argent des rançons obtenues contre la libération d’otages occidentaux. Un autre groupe salafiste, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), est actif dans cette immense région désertique. Après avoir laissé le MNLA s’épuiser en boutant les troupes de Bamako hors du Nord-Mali, les islamistes ont pris le contrôle des principales localités de la région (Kidal, Tombouctou, Tessalit), avant de parachever mercredi leur conquête à Gao.
Quelle est la portée de la défaite du MNLA à Gao ?
Elle illustre la déchéance d’un mouvement qu’on disait, au début de l’insurrection, dominant. Composé de jeunes Touaregs et de vétérans ayant combattu en Libye dans l