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Clara attend. Pimpante dans son ensemble vieux rose, assorti à ses lunettes et aux paniers de pétunias suspendus qui dégoulinent devant sa porte, elle attend, le sourire aux lèvres. Tout en marmonnant çà et là une injure bien sentie. A 71 ans, Clara Marney passe une grande partie de sa vie de retraitée à attendre. Notamment sa fille Trudy, qui lui apporte chaque semaine l'argent de sa maigre retraite - un total de 280 livres par mois (348 euros). Ou l'heure d'aller jouer au bingo, une sorte de loto, dans le centre de loisirs au bout de la rue. «J'y vais les lundis, mardis et mercredis, à 16 h 45, parce que ces jours-là, c'est moins cher.» Son accent cockney, éraillé par trop de cigarettes, pourrait figurer dans le feuilleton culte EastEnders, qui raconte chaque soir sur la BBC, depuis vingt-sept ans, la vie d'un quartier fictif de l'est de Londres. C'est là qu'elle est née, dans l'East End, à Stratford exactement, «sur la High Street, à trois rues d'ici». Et c'est dans cette rue que sa sœur a été tuée par un bombardement du Blitz pendant la Seconde Guerre mondiale : «J'étais encore un bébé, elle avait 8 ans.»
Clara Marney, retraitée, habitante historique de Stratford.
Maisonnette à loyer social
Clara a déménagé trois fois dans sa vie, dans un rayon de moins d'un kilomètre. La première, c'est lorsqu'