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Libération

Quinze ans après sa rétrocession, l’ombre de Tiananmen sur Hongkong

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publié le 1er juillet 2012 à 21h36

L'ancienne colonie britannique de Hongkong a eu droit ce week-end à une cérémonie militaire présidée par Hu Jintao à l'occasion des 15 ans de sa rétrocession à la Chine. Debout dans une décapotable, le numéro 1 chinois a passé en revue des soldats fusils à l'épaule ainsi qu'une rangée de blindés. La scène n'a pas manqué de rappeler de mauvais souvenirs aux 7 millions d'habitants de la région administrative spéciale. Dans les mémoires des Hongkongais, on se souvient des chars avec lesquels le régime chinois avait maté le mouvement étudiant de Tiananmen en 1989. Le 4 juin, jour du 23e anniversaire de cette répression sanglante, pas moins de 200 000 Hongkongais avaient manifesté pour rendre hommage aux centaines de victimes. Une affluence record.

Hu Jintao, lui, a serré la main de dizaines de militaires en uniforme disposés sur des gradins. A dessein ou non, la chorégraphie semblait reproduire celle qui s'est déroulée à Pékin au lendemain du massacre de 1989, avec à l'époque Deng Xiaoping dans le rôle de leader, remerciant ses troupes. La similarité de la mise en scène a paru à beaucoup de Hongkongais comme une menace tacite, en dépit du fait que le pouvoir communiste a jusqu'alors plus ou moins respecté sa promesse de laisser au territoire une «large autonomie», ainsi que des libertés dont sont privées les autres Chinois.

Mais ces largesses dépendent du bon vouloir du Parti, qui ne manque jamais une occasion de le rappeler. Ainsi, samedi, des manifestants, qu