Tombouctou, la grande cité spirituelle du Mali, a été la proie ce week-end d'une «furie destructrice», selon les termes du gouvernement malien. A coups de pioches, de houes et de burin, les islamistes d'Ansar ed-Dine se sont livrés à des destructions systématiques de mausolées de saints musulmans dans cette ville classée au Patrimoine mondial en péril depuis jeudi.

Le groupe armé a d'ailleurs expliqué à l'AFP qu'il agissait au «nom de Dieu» et en représailles à la décision de l'Unesco de classer la ville. Pour justifier sa mesure, l'agence onusienne avait estimé que la présence des islamistes constituait une menace pour Tombouctou, agglomération de 30 000 habitants surnommée «la Cité des 333 saints» ou «la perle du désert».

Tout a débuté samedi matin. «Une équipe d'une trentaine de combattants d'Ansar ed-Dine se sont dirigés vers le mausolée de Sidi Mahmoud qu'ils ont encerclé», a expliqué un témoin travaillant pour un média local. Ce premier sanctuaire, visé dans le nord de la ville, avait déjà été profané début mai par des membres d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), un allié d'Ansar ed-Dine.

«Certains avaient des armes. Ils n'ont pas tiré. Alors, ils ont commencé à crier "Allah akbar !" [«Dieu est grand», ndlr] et avec des pioches et des houes, ils ont entrepris de casser le mausolée. Quand un gros bloc est tombé sur la tombe, ils ont recommencé à crier encore "Allah akbar !" et après, ils sont allés vers un autre