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Libération
Récit

Ansar ed-Dine impose sa loi à Tombouctou

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Etendant son emprise sur le Nord-Mali, le mouvement islamiste veut effacer les symboles d’une ville dont il a chassé les indépendantistes touaregs.
publié le 2 juillet 2012 à 21h56

La porte sacrée de la mosquée Sidi-Yahia devait rester fermée jusqu'à la fin du monde. Et depuis le XVe siècle, personne n'avait osé transgresser cet interdit. Mais hier, les islamistes qui contrôlent Tombouctou dans le nord du Mali n'ont pas hésité à briser cette porte à coups de pioche, emportés par la même folie destructrice qui les avaient poussés ce week-end à détruire sept des seize mausolées de la ville, dédiés aux saints et qui ont contribué au rayonnement de la cité historique, classée au patrimoine de l'Unesco en 1988.

Depuis trois jours, les ravages orchestrés par les islamistes ont suscité des réactions indignées aussi bien au Mali, pays coupé en deux depuis fin mars, qu'à l'étranger. Dimanche soir, avant même la démolition de la porte sacrée, Fatou Bensouda, procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a menacé de considérer la destruction des mausolées comme «un crime de guerre» et de poursuivre les responsables devant la justice internationale. «Le crime de Tombouctou» a également été dénoncé par l'association des leaders religieux du Mali, ainsi que par l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Mais l'ampleur de ces condamnations n'a visiblement pas troublé les combattants d'Ansar ed-Dine («les défenseurs de la religion») qui tiennent la ville depuis le 1er avril.

En s'attaquant à la porte sacrée de la mosquée Sidi Yahia, ils ont même franchi une nouvelle étape. Construite vers 1400, c'est en effet l'une des