La Chine a achevé vendredi avec succès sa première mission spatiale habitée qui a atteint un objectif en orbite. La capsule
Shenzhou IX,
où se trouvaient deux hommes et une femme, a effectué un amarrage avec la petite station en orbite, Tiangong-1. La Chine, qui est devenue en 2003 le troisième pays du monde à envoyer des hommes dans l’espace par ses propres moyens, après l’URSS et les Etats-Unis, envisage de se doter d’une station spatiale permanente, et peut-être d’aller sur la Lune. Quelle est la signification de ce «grand pas» ? Isabelle Sourbès-Verger, chercheuse au CNRS, suit le programme spatial chinois depuis 2002.
Les astronautes de Shenzhou IX ont-ils fait des prouesses ?
Techniquement oui, car c’est une manœuvre difficile qu’ils ont effectuée pour la première fois. Mais c’est moins un exploit que lors des premiers amarrages des années 60, car, à l’époque, il n’y avait pas de calculateurs de bord aussi perfectionnés, ni l’expérience de ce type de manœuvre.
Les Chinois ont-ils acquis ces technologies spatiales par eux-mêmes ?
Non, ils ont acheté la base des programmes spatiaux, la technologie, les compétences et les formations des premiers spationautes chez les Russes à partir de 1992. La Russie vendait alors tout à tout le monde, car il n’y avait plus de programme spatial à la chute de l’URSS. De nos jours, Moscou a toujours des accords importants de coopération technique avec Pékin, mais le programme spatial chinois ayant acquis les composantes de base, il est capable désormais de se développer seul.
Combien coûte ce programme spatial ?
Environ 4 milliards de dollars [un peu plus de 3 milliards d'euros, ndlr] par a